L’azoospermie est une anomalie du sperme caractérisée par l’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat. Elle entraine évidemment l’infertilité de l’homme, car en l’absence de spermatozoïdes il ne peut y avoir fécondation.
L’azoospermie touche moins de 1 % des hommes dans la population générale, soit 5 à 15 % des hommes infertiles (1).
En fonction de la cause, on distingue deux types d’azoospermie :
La spermatogenèse est altérée ou nulle et les testicules ne produisent pas de spermatozoïdes. La cause de ce défaut de spermatogenèse peut être :
Les testicules produisent bien des spermatozoïdes mais ils ne peuvent être extériorisés en raison d’une obturation des canaux (épididyme, canaux déférents ou canaux éjaculateurs). La cause peut être d’origine :
Le principale symptôme de l’azoospermie est l’infertilité.
Le diagnostic de l’azoospermie est fait lors d’une consultation d’infertilité, qui comprend chez l'homme systématiquement un spermogramme. Cet examen consiste à analyser le contenu de l’éjaculat (sperme), d’en évaluer différents paramètres et de comparer les résultats aux normes établies par l’OMS.
En cas d’azoospermie, aucun spermatozoïde n’est retrouvé après centrifugation de la totalité de l’éjaculat. Pour poser le diagnostic, il est cependant nécessaire de réaliser un, voire deux autres spermogrammes, à 3 mois d’intervalle chacun, car la spermatogenèse (cycle de production des spermatozoïdes) dure environ 72 jours. En l’absence de production de spermatozoïdes sur 2 à 3 cycles consécutifs, le diagnostic d’azoospermie sera effectivement posé.
Différents examens complémentaires seront réalisés pour affiner le diagnostic et tenter d’identifier la cause de cet azoospermie :
En cas d’azoospermie sécrétoire d’origine hormonale suite à une altération de l’axe hypothalamo-hypophysaire (hypogonadisme hypogonadotrope), un traitement hormonal pourra être proposé pour rétablir les sécrétions hormonales nécessaires à la spermatogenèse.
Dans d’autres cas, une recherche de spermatozoïdes par voie chirurgicale pourra être réalisée soit au niveau des testicules lors de la biopsie testiculaire (technique dite TESE : TEsticular Sperm Extraction) s’il s’agit d’une azoospermie sécrétoire, soit dans l'épididyme (technique MESA, microsurgical epididymal sperm aspiration) s’il s’agit d’une azoospermie obstructive.
Si des spermatozoïdes sont prélevés, ils pourront être utilisés de suite après la biopsie (prélèvement synchrone) ou après congélation (prélèvement asynchrone) lors d’une FIV (fécondation in vitro) avec ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïde). Cette technique d’AMP consiste à injecter directement un seul spermatozoïde dans chaque ovocyte mature. Le spermatozoïde étant sélectionné et la fécondation « forcée », l’ICSI permet généralement d’obtenir de meilleur résultat qu’une FIV classique.
Si aucun spermatozoïde ne peut être prélevé, une FIV avec don de sperme pourra être proposée au couple.