"J'ai été sensibilisée à ce sujet car ma soeur a rencontré des problèmes de fécondité. Elle n'a finalement pas eu recours au don d'ovocytes mais j'étais prête à l'aider et j'ai voulu le faire pour d'autres femmes qui n'arrivent pas à avoir d'enfants. J'ai beaucoup de facilités à tomber enceinte, et je me suis rendue compte que j'avais une chance incroyable.
Le processus n'est pas très simple. J'ai suivi un traitement hormonal, des échographies, des piqûres de stimulation pendant une dizaine de jours puis un suivi à l'hôpital tous les deux jours. C'était fatiguant physiquement mais pas insurmontable. Les démarches sont simplifiées car j'ai pu m'absenter de mon travail et tout était pris en charge, à 100%, par l'Assurance maladie. Au moment du prélèvement, j'ai choisi l'anesthésie générale pour me détacher de l'acte. Tout s'est très bien passé.
"Ca me rend malade d'imaginer que des couples galèrent à avoir un enfant"
Bien sûr, je me suis beaucoup questionnée avant de m'engager. J'ai eu peur d'une potentielle consanguinité, plus tard, si mes enfants rencontrent ceux fécondés par mes ovocytes. Les médecins m'ont rassuré en me disant qu'il y avait très peu de chances que cela se produise. Savoir qu'une partie de moi est dans la nature m'a aussi interrogée. L'envie de pouvoir aider des couples a pris le dessus. J'ai du avoir l'accord de mon mari pour devenir donneuse. Je suis allée sur la page Facebook "Don d'ovocytes, un espoir". J'ai lu le message d'une femme qui disait qu'elle allait bientôt avoir 40 ans et que, si elle ne trouvait pas de donneuse rapidement, c'était foutu pour elle. On a discuté ensemble, il y a eu un vrai feeling même si on ne se connaissait pas. Elle m'a marrainée, ce qui lui a permis de remonter sur la liste d'attente et de raccourcir son temps d'attente. Bien sûr, elle n'a pas reçu mes ovocytes, puisque le don est anonyme, mais ceux d'une autre donneuse".
L'espoir que des femmes ont réussi à "porter un bébé"
J'espère que des femmes ont réussi à porter un bébé grâce à mon don. Je n'ai aucune honte à en parler. J'en ai discuté avec ma famille, mes filles de 16, 12 et 6 ans au moment du don. Ma famille en est fière et on en discute ouvertement. J'estime que mon rôle est d'en parler afin d'informer d'autres personnes que donner ses ovocytes est possible et pas insurmontable. Je trouve dommage que les gens ne soient pas assez informés sur le don d'ovocytes.
Je n'imagine pas ma vie sans mes enfants et ça me rend malade d'imaginer que des couples galèrent à en avoir. Donner une semaine de ma vie pour aider plusieurs couples, ce n'est rien et pour eux, ça n'a pas de prix".
Contacter le Cecos de Montpellier : 04 67 33 62 99 ou 04 67 33 25 35 (ligne directe pour le don d’ovocytes) www.cecos.org.